La chapelle de Pontmalduit

La chapelle des comtes de Pontmalduit est un charmant endroit touristique situé à côté du cimetière. C’est par un chemin, s’enroulant autour de la butte granitique, que l’on y accède. Au détour du dernier virage, la structure religieuse apparait à la fois ravissante et majestueuse. Le nom exact devrait être « la chapelle des nobles de Pontmalduit », car des notables enterrés ici ne sont pas uniquement des comtes avec leurs épouses. En fait, il est impossible de savoir qui est en réalité présent dans les sarcophages qui s’entassent dans la salle basse de la construction. Au contraire du village, véritable havre de paix et de tranquillité, ce monument a une histoire mouvementée. Il aurait été érigé au XVIIe siècle, par le célèbre ingénieur Le Bas, également responsable de l’édification de l’obélisque de Louqsor, qui avait été offert à Charles X par le pacha d’Égypte en 1829. Pourquoi un tel talent a-t-il été impliqué dans la création d’un sanctuaire aussi mineur que cette petite église ? C’est un mystère qui reste entier, mais qui pourrait trouver un début d’explication dans les mythes et légendes de Pontmalduit.
Dans la croyance populaire, ce n’est pas pour ensevelir les morts, mais pour veiller sur les vivants que cette chapelle aurait été conçue. Elle serait une source de lumière dans les ténèbres, ou « Ein licht, um die dunkelheit zu vertreiben » comme on en retrouve, parait-il, la référence dans le sinistre ouvrage « Ein Bollwerk gegen die Dunkelheit. » Dans ce livre, on peut lire une étrange légende. Bien avant l’exploitation des mines de Pontmalduit, des chercheurs auraient essayé de découvrir et d’extraire des métaux rares. Ils auraient creusé tellement profond qu’ils seraient parvenus à ouvrir un passage donnant sur l’enfer. Le gardien du domaine, Malek, leur aurait permis de repartir à condition qu’ils lui offrent un accès caché vers la société des vivants. Les prospecteurs auraient alors négocié leur vie en échange de la fabrication d’un portail, placé au sommet de la petite butte granitique, où se trouve aujourd’hui la chapelle. Quelques années plus tard, un prêtre, sans doute le père Agostinus, s’aperçut que le malin utilisait ce lieu pour se rendre dans le monde des mortels. Il aurait rapporté ceci à l’évêque de Mende, Gabriel-Florent de Choiseul-Beaupré. Ce dernier lui aurait ordonné la construction d’un édifice religieux permettant de sceller le passage vers les ténèbres. En découvrant cela, Malek serait entré dans une rage telle que sa colère aurait liquéfié les roches alentour, créant les mines de plomb de Pontmalduit.
Tout ceci n’est évidemment que folklore, mais il est bon de rêver et de se dire qu’il pourrait y avoir un fond de vérité dans toutes ces histoires.